Qu’est-ce que le certificat Q19 ?

certificat q19

À l’heure où la prévention des incendies est devenue une priorité stratégique pour les entreprises, les collectivités et les établissements sensibles, le certificat Q19 s’impose comme un outil incontournable dans l’évaluation des risques liés aux installations électriques. Délivrée par le CNPP (Centre National de Prévention et de Protection), cette qualification technique vise à réduire les probabilités d’incendie d’origine électrique en identifiant, à l’aide d’une méthode spécifique et éprouvée, les points de défaillance susceptibles de provoquer un départ de feu. Ce certificat est désormais au cœur des dispositifs de sécurité incendie mis en place par les gestionnaires de bâtiments techniques, les industriels, les exploitants de sites logistiques ou les établissements recevant du public, soucieux de se prémunir contre les sinistres liés à des échauffements invisibles à l’œil nu. Comprendre le rôle, les objectifs, les conditions d’intervention et l’importance du diagnostic Q19 permet de saisir pourquoi il est devenu, au fil des années, un standard exigé par de nombreux assureurs et un pilier des politiques de maintenance préventive.

Le Q19, un certificat centré sur les risques électriques invisibles

Le certificat Q19 repose sur une approche technique fondée sur l’imagerie thermique infrarouge appliquée aux installations électriques. Cette méthode permet de détecter les échauffements anormaux, souvent imperceptibles au cours d’un contrôle visuel ou même lors d’un audit de conformité classique. L’utilisation de caméras thermographiques, capables de mesurer et visualiser les écarts de température sur les équipements sous tension, donne à l’expert certifié les moyens d’identifier des points de surchauffe potentiellement dangereux, tels que des connexions desserrées, des déséquilibres de phases, des composants en fin de vie ou des câbles soumis à une surcharge. Contrairement à un simple contrôle réglementaire conforme aux normes de sécurité électrique, le Q19 n’a pas vocation à vérifier la conformité des installations aux prescriptions normatives du type NFC 15-100. Il s’agit avant tout d’un audit de prévention du risque incendie, ciblant les anomalies susceptibles de générer une inflammation par effet Joule ou par arc électrique. Cette approche proactive repose donc sur la détection thermique de dysfonctionnements invisibles, pouvant évoluer en points chauds critiques si aucun correctif n’est apporté.

Le périmètre d’intervention d’un diagnostic Q19 est large et couvre l’ensemble des composants électriques, des armoires de distribution aux tableaux divisionnaires, en passant par les transformateurs, disjoncteurs, câblages, bornes de raccordement ou équipements industriels sous tension. Il s’applique aussi bien aux bâtiments tertiaires qu’aux sites industriels, aux entrepôts logistiques, aux data centers ou encore aux grandes surfaces commerciales. Tous ces environnements présentent une forte densité d’équipements électriques en fonctionnement continu, ce qui augmente mécaniquement le risque d’échauffement anormal, surtout en l’absence d’un entretien régulier ou d’une maintenance préventive rigoureuse. Le Q19 vient donc s’ajouter aux contrôles réglementaires obligatoires pour offrir une vision dynamique du comportement thermique des installations électriques, en temps réel et en conditions réelles d’exploitation.

Un outil de prévention reconnu par les assureurs et les exploitants de sites sensibles

La montée en puissance du certificat Q19 s’explique en grande partie par la volonté croissante des assureurs de limiter leur exposition aux risques d’incendie. Les statistiques disponibles sur les sinistres démontrent en effet que les départs de feu d’origine électrique représentent une part significative des incendies dans les locaux professionnels, avec des conséquences souvent lourdes : pertes d’exploitation prolongées, destruction de matériel, atteinte à la réputation de l’entreprise, voire mise en danger du personnel. Face à ce constat, les compagnies d’assurance intègrent de plus en plus souvent le Q19 dans leurs exigences contractuelles, notamment pour la souscription ou le renouvellement d’un contrat multirisque professionnel. Elles considèrent ce certificat comme un gage de prévention sérieuse et de gestion maîtrisée du risque technique. Pour l’exploitant, faire réaliser un audit Q19 est donc une démarche stratégique à double titre : il protège ses installations et renforce sa position lors des négociations avec les assureurs.

Au-delà des aspects assurantiels, le Q19 constitue également une aide à la décision technique précieuse pour les responsables maintenance, les gestionnaires de patrimoine immobilier ou les directeurs des services techniques. En révélant les zones de faiblesse thermique, le diagnostic permet de planifier des interventions ciblées, d’optimiser les investissements en maintenance corrective et d’anticiper les pannes. Il s’inscrit ainsi dans une logique de maintenance prédictive, qui privilégie l’anticipation des dysfonctionnements au lieu d’agir en réaction. Dans des environnements où les interruptions d’activité peuvent coûter des milliers d’euros par heure, la capacité à anticiper une défaillance électrique est un atout décisif. Le certificat Q19 devient alors un levier pour assurer la continuité d’exploitation, renforcer la sécurité des personnes et des biens, et valoriser l’engagement de l’entreprise envers une gestion rigoureuse des risques.

Une qualification délivrée par le CNPP selon des critères rigoureux

La délivrance du certificat Q19 est encadrée par le CNPP, organisme de référence dans le domaine de la prévention incendie et des risques professionnels. Pour être habilité à réaliser des diagnostics Q19, un expert doit suivre une formation spécifique validée par le CNPP et répondre à plusieurs critères, notamment en matière de compétences techniques, de méthodologie d’audit et d’équipement. L’opérateur doit notamment posséder une caméra thermique de haute précision, calibrée selon les exigences du référentiel Q19, et savoir interpréter les relevés thermographiques de façon fiable et pertinente. La mission ne consiste pas à prendre simplement des photos thermiques, mais bien à analyser les données thermiques dans leur contexte électrique, en tenant compte des conditions d’utilisation, de charge, d’environnement et de configuration du réseau.

Le rapport Q19 remis à l’issue de l’audit suit une structure normalisée, avec des relevés photographiques thermiques commentés, des recommandations d’actions correctives et une classification des anomalies selon leur criticité. Ce document constitue une preuve formelle de l’état thermique des installations à un instant donné, utile aussi bien pour les assureurs que pour les exploitants ou les organismes de contrôle. Il peut servir de référence pour la programmation de travaux de sécurisation, la mise à jour des plans de maintenance, ou encore comme pièce justificative en cas d’inspection par une autorité administrative. Cette dimension formelle donne au certificat Q19 une valeur documentaire stratégique, qui dépasse la simple intervention technique ponctuelle.

Le rôle stratégique du Q19 dans la prévention des incendies en milieu professionnel

Au fil des années, le Q19 s’est imposé comme un outil central dans la lutte contre les incendies d’origine technique, en particulier dans les secteurs où la sécurité des infrastructures et la continuité des activités sont essentielles. Contrairement à d’autres démarches de sécurité davantage centrées sur les équipements de lutte contre le feu (extincteurs, RIA, sprinklers), le Q19 agit en amont de l’incident, en contribuant à éviter que l’incendie ne se déclenche. Cette logique préventive, fondée sur l’identification précoce des défaillances thermiques, représente une évolution majeure dans les pratiques de maintenance électrique, souvent encore marquées par une approche curative et réactive. Dans les industries à haute tension électrique, comme la métallurgie, l’agroalimentaire ou la chimie, où la moindre défaillance peut provoquer une réaction en chaîne, le Q19 est aujourd’hui intégré dans les plans de sûreté opérationnelle.

Il est également de plus en plus utilisé dans les bâtiments tertiaires à forte fréquentation, comme les centres commerciaux, les établissements de santé ou les infrastructures de transport, où un départ de feu pourrait engendrer une évacuation massive et désorganisée, avec des conséquences dramatiques sur la sécurité des usagers. Le certificat Q19, en contribuant à la cartographie précise des zones à risque, permet de mettre en œuvre des actions correctrices avant que le danger ne se manifeste. C’est cette capacité à rendre visible l’invisible, à identifier les failles silencieuses du réseau électrique, qui confère au Q19 toute sa pertinence dans le paysage moderne de la prévention des risques techniques.

Megan MARTINS

Megan MARTINS

Rédactrice web depuis 4 ans, je vous propose des contenu d'expertises en rapport avec différentes thématiques utiles pour la vie de tous les jours, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels.

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