Changer de voiture, réaliser des travaux, acquérir une résidence secondaire en bord de mer… Ou tout simplement accéder à la propriété pour la première fois ! Les raisons de se tourner vers une banque ou un établissement de crédit pour emprunter sont nombreuses. Or, il n’y a pas d’âge pour les projets et ceux-ci peuvent apparaître à 60 ans ou plus. Et même pendant la retraite ! Mais est-ce pour autant possible ? Les banques suivront-elles ? Et si oui à quelles conditions ? Éléments de réponses.
Emprunter après 60 ans, c’est possible ?
Après 60 ans des envies ou des besoins nouveaux peuvent apparaître : rendre son lieu de vie plus accessible, se rapprocher de ses enfants et petits-enfants et pourquoi pas partir pour un tour du monde ! Bien souvent, tout cela n’est réalisable que grâce à un prêt. Cependant, avant de pouvoir profiter de l’argent mis à disposition par la banque, il faut déjà que celle-ci ait répondu favorablement. Une demande de crédit d’un senior peut-elle aboutir ? Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps et disons-le clairement : oui, emprunter après soixante ans, c’est tout à fait possible ! Et bien que la démarche risque d’être un peu plus compliquée comparée à un emprunteur de trente ou quarante ans, elle n’est en rien insurmontable.
Commençons par un premier chiffre : le marché du prêt immobilier senior représente aujourd’hui environ 20 % du total des prêts immobiliers, soit approximativement un emprunt sur cinq ! Il s’agit donc d’un phénomène répandu et la tendance est même à la hausse.
Mieux, en particulier lorsqu’il s’agit un crédit à court terme, le profil d’une personne de plus de soixante ans peut représenter un avantage. Aux yeux de certains établissements de crédit, les seniors sont souvent considérés comme des clients sérieux et bons gestionnaires. Bon nombre d’entre eux ont déjà remboursé par le passé des sommes empruntées, chose à même de rassurer les banques.
Quelles conditions remplir pour emprunter après 60 ans ?
C’est le profil du senior dans son ensemble qui sera étudié lors d’une demande de crédit. Si l’âge est un critère important (notamment pour calculer la durée de remboursement quand la somme est importante), il ne sera pas le seul : niveau de ses revenus ou de sa retraite, santé, dépenses mensuelles…
L’attention du prêteur se focalisera en premier lieu sur ses revenus, actuels et futurs. Si l’emprunteur n’a pas encore atteint l’âge de la retraite, et qu’une partie des mensualités devra être versée lors de celle-ci, alors le montant de sa pension sera calculé et pris en compte. Le taux d’endettement maximal s’appliquera quoiqu’il arrive, à savoir 35 %.
Pour un emprunt à court terme ou moyen terme, souscrire à une assurance décès-maladie pourra être décisif. Les banques considèrent en effet que les risques liés à la santé sont plus importants chez les seniors et pourraient donc être rassurées par la présence d’une assurance qui couvrirait les risques. Un coût supplémentaire pour l’emprunteur, certes, mais une meilleure probabilité de voir son dossier accepté.
Pour un achat à long terme, immobilier par exemple, si la loi n’impose pas d’assurance obligatoire, dans les faits elle est inévitable pour convaincre les banques. Or, pour un senior, c’est parfois là que le bât blesse. Les assurances refusent parfois de les couvrir, rendant le projet impossible… Ou presque : il existe quelques solutions, énoncées plus bas.
Pour ce qui est de l’emprunt lui-même, il faut savoir que la plupart des banques ne prêtent que jusqu’à l’âge de 75 ans. Un senior doit donc s’attendre à devoir rembourser son prêt plus rapidement que la moyenne des emprunteurs. Ce qui signifie, à sommes égales, des mensualités plus importantes. Cette durée d’emprunt plus faible aura en revanche une conséquence positive : la baisse du taux d’intérêt !
Quels recours si les banques refusent ?
Il arrive qu’aucune banque n’accède à la demande de crédit d’un senior, considérant que le risque est trop grand pour elle. Dans ce cas, trois types d’emprunts peuvent convenir aux plus de 60 ans :
- Le nantissement : il s’agit de mettre en gage un placement financier dont l’emprunteur est titulaire. En cas d’impayés, le créancier pourra alors compenser ses pertes en revendant ce placement. Attention néanmoins, ce type de prêt peut représenter un risque important.
- Le viager hypothécaire : il s’adresse aux personnes déjà propriétaires d’un bien immobilier. La somme empruntée est versée en une seule fois. Elle n’est pas affectée c’est à dire que l’emprunteur sera libre de s’en servir comme il l’entend : travaux, voyage, auto… Il reste propriétaire du bien hypothéqué, et le prêt est remboursé à la banque lors de la vente de celui-ci.
- Le prêt hypothécaire cautionné : comme son nom le laisse entendre, il s’agit d’une double garantie. L’hypothèque, qui peut être mobilisée par l’emprunteur en cas de difficulté. Et le cautionnement, qui aura pour but de protéger l’établissement bancaire en cas de décès.